Épidémiologie
- Maladie rare
 - 5 à 10 / 1 million d’habitants
 - 2 femmes / 1 homme
 - 2 pics de fréquence : durant l’enfance puis chez les patients de 50 à 70 ans
 
Clinique
Atteinte musculaire
- Déficit moteur bilatéral, symétrique et proximal
 - Myalgies
 - Troubles de déglutition en cas d’atteinte des muscles striés du pharynx et du 1/3 supérieur de l’œsophage : facteur de gravité car risque de fausses-routes et de pneumopathies d’inhalation.
 
Atteinte cutanée
- Phénomène de Raynaud
 - Érythème photosensible : visage, décolleté, mains et avant-bras (zones exposées)
 - Papules de Gottron : lésions érythématosqumeuses siégeant essentiellement en regard des MCP, des IPP et des IPD
 - Érythème lilacé des paupières
 - Érythème péri-unguéal, douloureux à la mobilisation de l’ongle (signe de la manucure)
 - Calcinose sous cutanée (plus fréquente chez l’enfant)
 
Autres atteintes
- Atteinte articulaire : arthralgies inflammatoires chez certains patients
 - Atteinte pulmonaire : hypoventilation en cas d’atteinte des muscles respiratoires
 - Atteinte cardiaque : arythmie, anomalies de conduction, myosite (rare)
 
Examens complémentaires
- Élévation des CPK : inconstante, retrouvée chez seulement 75% des patients
 - Anticorps anti-nucléaires positifs (1 patient / 2)
 - Capillaroscopie : microangiopathie organique avec mégacapillaires
 - Électromyogramme : présence d’un syndrome myogène (peut être normal)
 - IRM musculaire : présence d’hypersignaux musculaires, témoignant de l’activité de la maladie
 - Biopsie musculaire : permet souvent de confirmer le diagnostic
- Association de zones de nécrose et de régénération
 - Infiltrat inflammatoire périvasculaire et périmysiale de lymphocytes T CD4, CD8 et de macrophages
 - Microangiopathie
 - Atrophie périfasciculaire
 - Expression du CMH de classe I périfasciculaire
 
 
Évolution
Dans 15 à 20% des cas, la dermatomyosite s’associe à un cancer, qui peut être déjà présent au moment du diagnostic où se révéler dans les mois qui suivent. Cette association nécessite la réalisation d’un bilan systématique à la recherche d’une néoplasie lors du diagnostic de la dermatomyosite (examen clinique complet, mammographie, frottis cervico-vaginal, dosage des PSA, scanner thoraco-abdomino-pelvien, endoscopies digestives en cas de carence martiale, TEP).
Une rechute de la dermatomyosite est possible, même à distance de l’arrêt des traitements.
La survie (en dehors de l’association à un cancer) est évaluée à 90% à 5 ans.
Environ 40% des patients seulement ont une récupération musculaire complète.
Traitements
- Corticothérapie : 1 mg/kg/j initialement, puis décroissance progressive
 - Méthotrexate : en cas de corticorésistance ou de corticodépendance
 - Immunoglobulines polyvalentes : en cas de troubles de la déglutition
 - Antipaludéens de synthèse (Plaquénil®) : amélioration de l’atteinte cutanée
 - Kinésithérapie musculaire passive puis active : elle fait partie intégrante du traitement
 
