Généralités : Syndrome d’arthrite purulente-pyoderma gangrenosum-acné

Généralités
Description de la pathologie
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    Définition

    • Syndrome d’Arthrite Purulente-Pyoderma Gangrenosum-Acné = syndrome PAPA (Arthrite Pyogène, Pyodermite gangréneuse et Acné)
    • Maladie auto-inflammatoire rare
    • Origine génétique liée à une mutation de PSTPIP1
    • Autosomique dominante
    • Spectre de maladies associées aux mutations de PSTPIP1 :
      • Maladie de Verneuil (syndrome PAPASH pour PAPA avec hidradénite suppurée)
      • Syndrome PAMI (retard de croissance staturopondéral et cytopénie, élévation importante de la calprotectine et du Zinc, lié à des mutations spécifiques de de p.E250K et p.E257K).

    Epidémiologie

    • Très rare
    • Prévalence exacte inconnue, probablement sous-estimée
    • Sexe ratio = 1 (Femmes = Hommes)

    Physiopathogie

    • Causé par des mutations dans le gène PSTPIP1, situé sur le chromosome 15
    • Ce gène code une protéine impliquée dans la régulation du cytosquelette et de l’inflammation
    • Activation entraînant des poussées inflammatoires

    Clinique

    Les symptômes les plus courants de la maladie sont l’arthrite, le pyoderma gangrenosum ainsi que l’acné kystique. Un patient ne présente que rarement ces trois symptômes simultanément.

    La sévérité et la fréquence des symptômes peuvent varier considérablement d’un patient à l’autre, ainsi que dans le temps pour un même patient. Certains patients peuvent présenter des symptômes articulaires prédominants, tandis que chez d’autres, les manifestations cutanées sont plus marquées.

    • Atteinte articulaire :
      • Arthralgies : les patients présentent souvent des douleurs articulaires, qui peuvent être migratoires et toucher plusieurs articulations.
      • Arthrites purulentes stériles : des épisodes récurrents d’arthrite purulente sont caractéristiques du syndrome PAPA.
    • Atteinte cutanée :
      • Pyoderma Gangrenosum : il se présente sous la forme d’ulcères cutanés nécrotiques et douloureux, qui peuvent être profonds et s’étendre rapidement. Ces lésions peuvent apparaître sur n’importe quelle partie du corps, mais sont souvent localisées sur les membres inférieurs.
      • Acné sévère et récidivante : les patients peuvent présenter une acné nodulo-kystique sévère, souvent résistante aux traitements conventionnels. Ces lésions d’acné peuvent être accompagnées de cicatrices cutanées permanentes.
    • Autres manifestations :
      • Fièvre : certains patients peuvent présenter des épisodes fébriles lors de poussées inflammatoires.
      • Fatigue: la fatigue chronique est fréquemment rapportée et peut significativement altérer la qualité de vie des patients.
      • Autres manifestations cutanées : en plus du pyoderma gangrenosum et de l’acné, d’autres lésions cutanées inflammatoires, telles que des pustules ou des nodules, peuvent être observées.

    Biologie

    • Syndrome inflammatoire : CRP, VS et fibrinogène augmentés
    • Elévation de l’Il-18, de la calprotectine plasmatique et du zinc (notamment pour le syndrome PAMI)

    Examens complémentaires

    • Les examens d’imagerie, tels que l’échographie et l’IRM, peuvent être utiles pour évaluer l’atteinte articulaire.
    • La biopsie cutanée est souvent nécessaire pour confirmer le pyoderma gangrenosum.

    Diagnostic positif

    Le diagnostic de PAPA repose sur une combinaison de manifestations cliniques, de résultats de biologie et d’analyses génétiques pour identifier les mutations dans le gène PSTPIP1.

    Évolution

    Le PAPA est une maladie chronique évoluant par poussées inflammatoires intermittentes. Les complications peuvent inclure des séquelles articulaires, des cicatrices cutanées et des infections secondaires.

    Les symptômes peuvent évoluer et s’améliorent généralement avec l’âge.

    Traitement

    • Le traitement du PAPA repose sur une approche multidisciplinaire.
    • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent soulager les symptômes articulaires.
    • Les corticoïdes sont souvent nécessaires pour contrôler l’inflammation cutanée aiguë.
    • Les médicaments immunosuppresseurs, tels que le méthotrexate et les inhibiteurs de l’interleukine-1, peuvent être utilisés pour maintenir la rémission à long terme.
    • Dans certains cas, une chirurgie peut être nécessaire pour traiter les complications cutanées.