Généralités : Déficit en Mévalonate Kinase

Généralités
Description de la pathologie
Accès rapide
    Résumé par le Dr Sophie GEORGIN-LAVIALLE (Février 2019) Service de Médecine Interne, CeRéMAIA, CH Tenon, Paris

    Définition

    • Maladie (très) rare
    • Maladie génétique, autosomique récessive

    Épidémiologie

    • Prévalence inconnue, on estime qu’il y a environ 50 à 100 cas en France
    • Hommes = Femmes
    • Début classique durant la première année de vie

    Génétique

    Le déficit en mévalonate kinase (anciennement appelé syndrome hyper-IgD ou HIDS) est une maladie héréditaire, autosomique récessive, dûe à la présence de 2 mutations dans le gène MVK situé sur le chromosome 12. Ce gène code une enzyme appelée mévalonate kinase, impliquée dans la synthèse du cholestérol. Plusieurs mutations de ce gène sont décrites.

    Lorsqu’un individu possède une mutation sur le gène MVK muté, il est dit hétérozygote ou porteur sain.

    Lorsqu’un individu possède 2 mutations de ce gène, il est dit « homozygote » et présentera la maladie.

    Ainsi, si 2 parents hétérozygotes ont un enfant, celui-ci a 50% de chances de recevoir un gène muté de chacun de ses parents et a donc un risque sur 4 d’avoir 2 mutations du gène MVK et d’être homozygote et donc de développer la maladie.

    Clinique

    Le déficit en mévalonate kinase (en anglais mevalonate kinase deficiency ou en abrégé MKD) évolue par crises débutant le plus souvent dans la première année de la vie; ces crises durent 3 à 7 jours en moyenne et surviennent tous les 1 à 2 mois. Elles sont caractérisées par de la fièvre et des douleurs abdominales et le plus souvent des aphtes buccaux, des ganglions cervicaux et une élargissement du foie et de la rate. Le patient est asymptomatique entre les crises. Le stress, la fatigue, une infection, un traumatisme ou plus classiquement une vaccination peuvent favoriser la survenue d’une crise.

    • Fièvre élevée, avec frissons
    • Douleurs abdominales diffuses pouvant mimer un ventre chirurgical, vomissements, diarrhées
    • Adénopathies cervicales
    • Aphtose buccale
    • Autres manifestations parfois associées :
      • Hépatosplénomégalie
      • Céphalées
      • Arthralgies
      • Eruptions cutanées(très variées)
      • Troubles psychiatriques : asthénie, dépression, anxiété

    Diagnostic

    1. Élévation de la CRP en crise
    2. Élévation de la mévalonaturie durant les accès fébriles
    3. Analyse génétique : recherche de mutation du gène MVK
    • Éventuellement le dosage de la mévalonate kinase lymphocytaire (diminué)
    • Attention, la mesure des Immunoglobulines D sériques n’est plus recommandée car non spécifique et non sensible

    Évolution

    L’apparition d’une amylose AA au cours du HIDS est très rare (moins de 20 cas rapportés au monde).

    Traitement

    • Le traitement a pour objectif de normaliser la CRP et de prévenir l’apparition des crises
    • Il doit faire l’objet d’un avis d’un centre de référence expert (CeRéMAIA ou RAISE) et prendre en compte chaque cas dans sa spécificité , en fonction de l’âge, du retentissement, des complications éventuelles de la maladie.
    • Les antalgiques de classe 1 et 2 suffisent rarement à enrayer et soigner les crises
    • En 2019, les seuls traitements qui ont prouvé leur efficacité sont les biothérapies anti interleukines 1 en première intention et anti interleukine 6.
    • Anakinra – Kineret® (anti Il-1)